Te Ma'o roa
Le Grand Requin bleu

Emmanuel Raiari’i DesclèvesIllustrations de Max Moulin


Présentation

Ce livre explore la civilisation océanienne, une culture millénaire qui s'étend sur 40 % de la surface du globe et qui, malgré sa richesse et sa longévité, reste méconnue en dehors d'un cercle restreint de spécialistes. Il met en lumière l'extraordinaire savoir-faire des Océaniens en matière de navigation et de peuplement d'îles, des compétences qui ont nécessité des prouesses techniques, des processus cognitifs avancés et des organisations sociales spécifiques.

Te Ma’o roa se veut un essai philosophique qui replace l'Océanien dans son contexte cosmologique universel. Il explore la relation symbiotique entre les Océaniens, l'Océan et le Ciel, et comment cette relation a influencé leur vision du monde, leur navigation et leur cosmologie.

Il souligne également l'importance de la mémoire et de l'oralité dans la culture océanienne, notamment à travers des récitations mnémotechniques chantées qui guident les navigateurs en haute mer. Il met en avant la vision intégrée et holistique du monde qu'ont les Océaniens, où tout est interconnecté et où l'individu est en harmonie avec son environnement.

Enfin, l'auteur termine par une réflexion sur la capacité à rêver et à imaginer, non seulement pour les enfants mais aussi pour les adultes. Il nous invite à voir le monde avec un regard émerveillé et à reconnaître la valeur de l'imagination et de la créativité.

En situant l’homme à l’interface-miroir entre un Océan d’îles ou eaux-du-dessous et un Océan d’astres ou eaux-du-dessus, l’auteur nous fait pénétrer au cœur de la civilisation océanienne. Te Ma’o roa navigue entre le réel et l’imaginaire, rendant un constant hommage à la diversité et à la beauté d’une Création grandiose, où tout est lié.

Le lecteur découvrira aussi les secrets inédits d’un ciel tissé de chemins d’étoiles, atlas vivant de routes maritimes pour les Océaniens qui ne connaissaient pas l’écriture et n’utilisaient aucun instrument de navigation, sur leurs navires aux performances exceptionnelles.

L’arrivée des Européens va marquer une rupture brutale dans cette harmonie ancestrale. Le choc culturel qui en résulte est l’occasion de remettre en perspective deux visions du monde conçues par des esprits situés aux antipodes les uns des autres.

Le vice-amiral Emmanuel Desclèves a navigué une quinzaine d’années, notamment dans l’océan Pacifique et dans l’océan Indien. Le Peuple de l’Océan, préfacé par Michel Rocard, a reçu en 2011 le prix Éric Tabarly du meilleur livre de mer. Il a publié de nombreux articles et contribué à plusieurs ouvrages consacrés à des sujets liés à la mer. Il est membre de l’Académie de marine et de l’Académie des sciences d’outre-mer.

Prix public : 22,00 €

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Sommaire

Ils en parlent…

Emmanuel Descleves. Te Ma’o roa
Alain Miossec
dans La Géographie 2024/2 (N° 1593), page 58

Après son « peuple de l’océan » consacré en 2010 à l’art de la navigation de ces habitants des multiples îles qui parsèment le Pacifique tropical, l’amiral Desclèves nous offre un ouvrage d’une tout autre envergure. Son but est de montrer que ce peuple n’avait rien de primitif, ainsi que le voulaient les découvreurs du XVIIIe siècle, tous animés d’une volonté d’affirmation de la place prépondérante de la raison dans leur approche de ces « peuplades », tous fascinés aussi par la manière dont ils naviguaient sans boussole et autres instruments de la modernité, celle de ces « popa’a » pour la plupart issus du monde blanc. Tous incrédules devant des actes dont Emmanuel Desclèves entend démontrer qu’ils incarnent une civilisation « océanienne » que partagent des gens pourtant éloignés de plusieurs milliers de kilomètres. Il lui faut recourir aux mythes fondateurs, à ce qui est la référence de tous ces « îliens » qui n’ont d’origine aucune idée de ce que peut-être un continent. Ils vivent dans « un océan d’îles », ils vivent des ressources que leur offrent ces « eauxdu-dessous », cette matrice d’où tout a émergé avec le temps en observant ces « eaux-du-dessus », ce ciel où ils reconnaissent la position changeante, par cycles, des étoiles innombrables qui les guident dans leurs pérégrinations maritimes. Dans ce ciel émerge « l’eau vivifiante des Dieux », la Voie lactée et l’image de ce Dieu, Te Ma’o roa, qui est le Grand requin bleu, symbolique en sa capacité à toujours se déplacer. L’océan des îles et l’océan des étoiles sont ainsi les deux faces d’une même réalité et d’une même culture originelle… [Accéder à l'article]

Caractéristiques techniques