Appel à contributions

Kréolistika n°5

Traductologie : langue(s) créole(s) et traduction dans les aires créolophones : état des lieux, enjeux et propositions. 

Conseils aux auteurs

Argumentaire

Dans un monde désormais défini par la mouvance et la globalisation, les frontières langagières (telles qu’elles étaient traditionnellement appelées) sont devenues aujourd’hui sinon obsolètes, du moins en quête de redéfinition. Les progrès technologiques de plus en plus rapides ont redéfini la notion de spatialité et de temporalité. Quant aux langues, elles ne peuvent plus se permettre d’être hermétiques face aux changements qui s’opèrent.

La traduction est un catalyseur de l’évolution et de progrès à différents niveaux : social, économique, technologique, culturel, linguistique, entre autres choses. Selon un rapport déposé en 2010 par Euréval pour la Commission européenne, la traduction est un élément clé dans la préservation de la diversité linguistique et culturelle dans une société plurilingue. La traduction pourrait, d’après ce rapport, éventuellement permettre le maintien d’un équilibre entre les différentes langues, sans rapport de force entre elles, ce qui pourrait nous ramener à l’affirmation de Umberto Eco la lingua dell’europa è la traduzione (la langue de l’Europe est celle de la traduction). Cependant, la traduction n’a pas toujours la place qui lui revient de droit. En effet, comme le dit Bassnett (2002, p. 47), les positions à l’égard de la traduction et des concepts traductionnels dépendent de l’époque à laquelle ces derniers ont été produits. Mais c’est surtout le rôle et la fonction des traductions et des traducteurs selon les époques, qui ont donné à ou ont privé la traduction, de ses titres de noblesse. Considérée comme une pratique avant d’être étiquetée science ou encore étude scientifique, la traduction a transcendé les millénaires.

La traduction comme concept polysémique

Il n’est pas évident de trouver une définition unique à la traduction en tant que concept. Pour cause : la multiplicité de ses formes et de ses domaines d’application. Par ailleurs, il y a une diversité d’interprétations quant à son origine. De manière générale, lorsque nous faisons référence à la traduction, nous avons tendance à penser qu’il s’agit uniquement du passage d’un message dans une langue donnée (la langue source) vers une autre (la langue cible). Or, la traduction a une définition différente en fonction du domaine dans lequel il est utilisé. Selon Lohmann, grammatologue allemand :

« [le] concept de ”traduction”, […] n’existe que depuis Cicéron, dans les écrits philosophiques et rhétoriques […] [et] représente un rapport entièrement nouveau de l’homme au langage » (Traduction de Lohmann par Berman, 1965, p. 85).

En effet, la traduction, en tant que concept, redéfinit le rapport de l’homme avec la langue.

Diversité référentielle

La polysémie de la traduction en tant que concept relève de la diversité référentielle qui la caractérise. En effet, la traduction en tant que concept renvoie à différents référents : le référent artistique, le référent pratique, le référent scientifique, voire les trois réunis. À la question de savoir si la traduction est une science, un art ou une pratique, Cary nous dit ceci :

« La traduction, comme l’architecture ou la médecine (ou tant d’autres activités humaines ayant pour objet l’homme) est, ou peut être, ou doit être à la fois une science et un art : un art. sous-tendu par une science » (1985, p. 22).

Selon cette affirmation de Cary, la traduction est à la fois une science et un art, et implicitement une pratique. D’ailleurs, la traductologie en tant que domaine d’étude comprend cette dimension polysémique de la traduction en tant que concept car elle étudie la traduction sous tous ses aspects. Dans une perspective spatio-temporelle, la traduction en tant que concept renvoie à des référents différents et chacun de ces référents est subdivisé en plusieurs catégories.

Axes de réflexion proposés

À cet égard, nous proposons aux chercheurs souhaitant contribuer à ce nouveau numéro de Kréolistika, un ensemble de questions problématiques :

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